vendredi 24 août 2012

Santiago


Rue piétonne de Santiago
Depuis Mendoza, j’avais décidé d’aller à Santiago pour prendre l’avion. En effet, mon billet était supposé partir de Buenos Aires, mais il comportait un transfert à Santiago. Étant donné que Santiago de Chile n’est à 5h de route de Mendoza, en comparaison des 15h de route nécessaires pour aller à Buenos Aires, le choix fut assez facile.
Cette fois, j’ai décidé de me payer la première classe en bus. Pour une différence d’environ 20 pesos (5$CDN), j’ai eu droit à l’ajout d’une tablette et d’un siège pouvant s’incliner à 180 degrés. La traversée des Andes fut sans encombre et le paysage à couper se souffle. Une portion de la route s'est même classée #6 des routes les plus incroyables du monde. Il s’agit d’une descente comprenant une dizaine de virage en épingles afin de réduire l’angle de la pente. J’ai aussitôt pensé au potentiel d’une telle route dans un film d’action comme Fast and Furious…
Arrivé aux douanes Chiliennes, j’ai été agréablement surpris de ne pas avoir à payer de droit de passage tel que le site web Voyages Canada l’indiquait. Le montant de 131$ devait donc uniquement s’appliquer aux arrivées par avion.
Une fois à Santiago de Chile, je n’ai pu m’empêcher de noter la présence d’un nuage de smog peu invitant. La ville étant située entre les montagnes, la pollution des voitures y est malheureusement emprisonnée. Depuis la station de bus, j’ai ensuite pris le métro (un des plus beaux et propres que j'ai vu de ma vie) pour aller à l’appartement de Maria, qui allait m’héberger pour le trois jours. Je n’ai pas vraiment eu le temps de la connaître, puisqu’à peine 30 minutes après mon arrivée, elle devait déjà quitter pour le travail. Étant hotesse pour une compagnie aérienne, elle ne serait de retour que dans 4 jours: j’avais donc l’appartement à moi tout seul!
Son amie Dani est passée plus tard dans la soirée afin de me prêter son double des clefs et pour m’expliquer un peu ce qu’il y avait à visiter dans la ville. Par la suite, nous sommes allé parler dans un pub, accompagnés d'une boisson du coin : le Pisco (mélangé avec du Coca-Cola). Son anglais était encore pire que mon espagnol, alors nous nous sommes entrenus en espagnol. Je dois dire que je suis assez fier de mon apprentissage jusqu’à maintenant. Pour avoir été capable de parler avec elle de mes études, de la politiques et de plusieurs autres sujets, cela veut dire que je commence à vraiment bien le maîtriser! Bien sûr il me manque encore un peu beaucoup de vocabulaire, mais c’est très fonctionnel.
Taxi typique du Chili et de l'Argentine
Le lendemain, j’ai visité le centre de Santiago qui contient les bâtiments les plus antiques. Sans livre (ex : Lonely Planet) pour me décrire l’histoire et les endroits où aller, ma visite ne fut clairement pas aussi efficace que celle de Buenos Aires. J’ai tout de même pu voir de jolis endroit et de la belle architecture : Églises, terminal de train historique, théâtre, Musée des Beaux-Arts. Santiago est une très jolie ville, mais je crois que je préférais l’ambiance et le cachet de Buenos Aires. De plus, ici on tente de corriger les mots espagnols que j’ai appris avec l’accent Argentin…
Le jeudi, j’ai fait la grasse matinée avant d’aller visiter le cartier plus nouveau et moderne de la ville. À part des immeubles et tours à bureaux, il n’y avait pas grand chose à voir. Je me suis acheté une glace et une bouteille de Pisco et je suis retourné à l’appartement pour faire mes baggages.
Le défi était de partager mes achats – en particulier les bouteilles d’alcool – également entre les valises afin de ne pas dépasser le poids limite par valise (23kg). Une fois la tâche accomplie, j’ai commencé ce qui allait être un long et pénible retour…

Tout à 950 pesos...
Petite note sur le taux de change: la monnaie du Chili est vraiment déconcertante. Le taux de change est de 1 $ pour environ 500 pesos: je me suis donc retrouvé avec des billets de 10 000 pesos (20$)! C'est aussi tout de même très drôle de s'acheter un café à 1500 pesos et de voir un magasin à 2$ nommé "Todo a 950"...

mercredi 22 août 2012

Mendoza

Ma dernière journée à Las Leñas fut quelque peu morose. Les pistes étaient glacées et la station n'était pas vraiment skiable. De plus, à la fin de la journée, la neige a commencé à tomber de façon continue, annonçant une magnifique journée pour le lendemain. Genre, juste pour me faire chier la soirée de mon départ...
J'ai profité de cette journée pour vendre ma passe de ski à laquelle il restait encore une journée inutilisée. J'ai aussi vendu mes bottes de planche à neige à un collègue de Lucie. Elles étaient vraiment usées et bonnes pour la poubelle, je n'ai pas pu avoir plus de 70$ pour... Surprenant non? En effet, le prix des équipements de ski et planche à neige neufs est très élevé en Argentine à cause d'une taxe de 50% imposée à l'importation par le gouvernement. Ceci m'a permi de vendre une bonne partie de mon équipement à très bon prix avant de partir. J'ai aussi réussi à vendre la planche à neige de freestyle* à profit et mon casque au même prix que je l'avais payé. J'ai ensuite pris le bus en directement de Mendoza.

Vignerie Lopez
Pourquoi Mendoza?
Premièrement, cette ville est située à moins de 6h de route de Las Leñas. Deuxièmement, c'est un pôle touristique très important, faisant en sorte qu'il y très fréquement des autobus à direction de toutes les destinations importantes. Troisièmement, c'est dans cette région qu'est produite 70% du vin Argentin. Vous devinerez que c'est ce dernier argument qui m'y a attiré.

J'ai logé à l'auberge de jeunesse Mora, qui est facilement l'auberge avec le meilleur rapport qualité-prix de tout mon voyage. Pour environ 12$ la nuit, j'ai eu droit à une auberge charmante, joliment décorée à l'ancienne. Mais le plus important, ce fut le petit déjeuner inclus. Là où les autres auberges de jeunnesse ne servent que café instantané, toast et confiture - si vous êtes chanceux vous aurez plusieurs choix de confiture, du vrai café et même des céréales - le déjeuner à l'auberge Mora incluait croissants, brioches, crêpes au Dulce de Leche (ils s'en servent comme du syrop d'érable), oeufs brouillés, céréales, et le tout, à volonté! En terme de déjeuner, j'ai facilement mangé pour bien plus que la valeur d'une nuit à cette endroit. Seul point négatif cependant de l'endroit : j'ai trouvé l'ambiance moins conviviale et moins prompte à la conversation que la plupart des autres auberges où j'ai séjourné. D'après moi, c'est surtout lié au fait que les tables à manger ne comptent que de 2 à 4 places. De grandes tables régleraient facilement le problème.
C'est l'hiver: pas de feuilles sur les vignes...

Vignerie Ceccin
La journée suivant mon arrivée, j'ai décidé de faire un tour des vigneries et vignobles en bus. Pour environ une 40aine de dollars, le tour incluait la visite de 3 vigneries avec dégustation, ainsi qu'un dîner avec vin et fromage à volonté. Les vignobles et vigneries visitées étaient toutes des vigneries produisant du vin dit "fin". Nous avons visité la vignerie Lopez, la plus importante productrice de vins fins en Argentine; puis le vignoble familial Ceccin, produisant des vins 100% biologiques; pour enfin terminer avec la vignerie Don Arthuro, pour laquelle je n'ai aucun fait notable à partager. Ce fut très interressant de pouvoir observer le processus de fabrication des vins, assez différents d'un endroit à l'autre. À chaque vignerie se dégageait aussi une forte odeur de vin assez enivrante. Malgré la vitesse déconcertante avec laquelle les guides de chaque vignoble expliquaient la théorie du vin, j'ai pu retenir quelques trucs. Par exemple, la raison pour laquelle on doit tenir la coupe par jambe (la tige) est pour éviter de réchauffer le vin avec la chaleur corporelle de la main. Il faut aussi oxygéner le vin faisant des petits cercles avec la coupe pour faire ressortir les arômes et s'assurer que la couleur du vin est bien rouge. Une couleur contenant des parts d'orange ou de brun démontrerait que le vin est oxydé, signature d'un vin plus cheap. Ok, j'ai l'air bien "fancy" en disant tout ça, mais je dois avouer que c'est juste pour le show. Je suis incapable de goûter la différence qu'amènent ces petits gestes...
Dégustation vin, fromage et viande
J'ai aussi profité du tour pour m'acheter un peu de vin à bon prix. Je me suis procuré un vin Ceccin de cépage Malbec, le cépage le plus reconnu de l'Argentine, pour 48 pesos (approx. 10$), et un Cabernet Sauvignon vieillit 10 ans par la vignerie Don Arthuro pour 200 pesos (approx 40$). Je me suis dit que tant qu'à être en Argentine, où les vins sont excellents pour moins de la moitié du prix qu'ils en coûteraient au Canada, je pouvais me permettre de m'en procurer de qualité. Malheureusement, les douanes Canadienne ne permettent l'importation que de deux bouteilles de vin au maximum...

On termine en beauté :)
En soirée, j'ai décidé de faire un petit tour des artisanats et marchés au centre de la ville afin de me procurer quelques souvenir de l'Argentine. J'étais accompagné de Sylvia, une jolie Allemande rencontré durant le tour des vins. Je suis reparti avec une tasse à maté, ce breuvage typique de l'Amérique du Sud dont la saveur rappelle le thé; un bouteille de Fernet Branca, alcool fort très populaire en Argentine et souvent mélangé au Coca-Cola; et un ensemble à asado (équivalent Argentin du BBQ), comprenant un couteau à viande, une grosse fourchette à BBQ, un affuteur et un étui pour la ceinture (je pense que papa va être jaloux...).

J'ai bien apprécié ce court séjour. J'aurais voulu visiter un peu plus longtemps, mais le retour au Canada arrivant rapidement, j'ai dû quitter le lendemain matin pour Santiago au Chili.

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*Discipline du snowboard qui consiste à performer des figures sur des modules et sauts.

lundi 20 août 2012

Avalanche


C’était la troisième randonnée. Depuis que j’avais emménagé dans l’appartement de Lucie, une monitrice de France, de son copain et de leur coloc Mathias, je profitais enfin pleinement de la montagne. En effet, ces trois là étaient des freeriders[1] confirmés. À chaque matin, nous nous levions tôt pour atteindre des spots où la neige était encore vierge, situés entre une et deux heures de marche de la station.

Lucie et Augustin
La première fois, Lucie et moi sommes allés à Cerro Martin, une descente assez sécuritaire, sans obstacles ni falaises, mais remplie de neige poudreuse entassée par le vent malgré l’absence de tempête de neige récente. La deuxième fois nous avons descendu Cerro Negro, cette-fois accompagné d’Augustin, le copain de Lucie. Cet endroit possède deux jolis couloirs entre les rochers et un cap de roche qu’il est possible de sauter ou de contourner. J’avais décidé de m’approcher du cap pour voir si je pouvais justement sauter par-dessus. Erreur. Un faux pas et j’ai eu tôt fait de me retrouver assis sur une pierre instable, incapable de détacher ma fixation pour remonter, avec la seule option de sauter. Après un (long) moment d’hésitation, j’ai fini par sauter pour atterrir sain et sauf dans la neige poudreuse. À part ce petit accroc, le reste de la descente s’est tout de même bien passé.

Samedi, troisième randonnée. Cette fois, l’équipe était constituée de Lucie, Mathias et son ami Lee, et de moi-même. Nous nous dirigions vers Entre Rios, un mont possédant plusieurs lignes de descentes très intéressantes, avec plusieurs couloirs à skier et quelques falaises à contourner. Nous avions eu quelques centimètres de neige la nuit d’avant, donc nous nous attendions à skier de la belle neige. C’est durant la randonnée pour atteindre Entre Rios que cela s’est passé.

Entre Rios
Cela faisait environ une heure et demie que nous marchions. Pour atteindre le sommet, le plus facile est de contourner la montagne afin de grimper le moins en pente possible. Nous traversions justement un versant de la montagne et cela devenait de plus en plus difficile. Sous la couche de neige poudreuse d’environ 15 cm, il y avait une couche de neige très dure et compacte, casiment glacée. Cela faisait en sorte que nous glissons souvent vers le bas si nous ne faisions pas attention à nos pas. Cependant, nous n’étions pas trop inquiets que cette couche de poudreuse se détache, puisque la neige y était très légère. Malheureusement, les conditions de neige en montagne peuvent changer très rapidement d’un endroit et d’une minute à l’autre. À un moment, nous commencions à remarquer des craquelures autour de nos traces de pas. L’instant suivant, une fissure s’est propagée du pied de Lee vers le haut de la pente et une couche entière de neige s’est détachée entre Lee et Mathias. L’avalanche n’était pas énorme : environ une quinzaine de mètre de largeur.  De plus, le 15 cm de neige poudreuse n’était pas suffisant pour enterrer un homme. Tout de même, nous avons été chanceux que personne n’aie été amené par la neige : on ne sait jamais si une pierre s'y cache, pouvant blesser gravement quelqu’un. Heureusement, l’endroit où nous nous trouvions était plutôt sécuritaire; il n’y avait ni falaise si rocher.

Les restes de l'avalanche
Nous avons donc décidé de rebrousser chemin. Une avalanche durant la randonnée, c’est un signe de la montagne qui te dit : demi-tour, vas boire un chocolat chaud à l’appartement, meilleure chance la prochaine fois. En effet, si les conditions de neiges sont suffisantes pour causer une avalanche, c’est qu’il y de grosses chances pour qu'il y en aie une autre durant la journée. Et sachant qu’Entre Rios est un terrain assez dangereux en cas d’avalanches à cause de la présence de rochers et falaises, on ne pouvait pas prendre ce risque. Nous nous en sommes donc tenus aux pistes damés et à la télévision pour le reste de la journée. Et pour cause, à la fin de la journée les traces laissées par une avalanche étaient clairement visibles sur la face d’Entre Rios…


[1] Des skieurs/planchistes qui préfèrent la liberté du hors-piste aux pistes damées.

vendredi 10 août 2012

Las Leñas

C’est avec beaucoup de regret que j’ai quitté Bariloche mardi dernier. Je m’étais attaché à l’ambiance de l’auberge Alaska et à ses résidents. J’espère que ce seront des amitiés qui survivront à l’épreuve du temps.
Paysage depuis Los Molles
Le voyage en bus de Bariloche à Las Leñas fut beaucoup plus facile que celui à départ d’Ushuaia. Ça a commencé par un 15h de bus super confortable jusqu’à San Rafael, puis un petit 2h30 de San Rafael à Las Leñas en mini-bus. N’ayant pas pu trouver de gens pour m’héberger sur le site de la montagne, j’ai dû demander au chauffeur de me déposer à Los Molles, un village miniature composé d’une dizaine de cabanes, trois auberges de jeunesse, deux hôtels, une boutique de location et un restaurant. Je me suis installé à l’auberge CAP. Immédiatement en entrant, j’ai senti la différence avec Bariloche. Ici, à part la montagne, il n’y a RIEN. Donc, l’auberge n’hébergeait que des skieurs et planchistes, pour la plupart des Argentins venus en voiture, ne pouvant s’offrir les hôtels de Las Leñas. L’auberge est pensée expressément pour les riders : sèches-bottes, rack pour les planches et ski, etc. J’y resterai 7 jours, car le propriétaire fait un rabais avantageux pour chaque période d’une semaine. Après, j’irai peut-être vivre directement à Las Leñas si je rencontre des gens pouvant m’héberger pour un prix abordable.
Las Leñas
Comme je l’ai dit tout à l’heure, il n’y a RIEN d’autre ici, même pas une épicerie. Heureusement, l’auberge de jeunesse engage un chef cuisinier qui fait d’excellent repas trois services à tous les soirs pour un prix abordable. De plus, le déjeuner est inclus comme dans toutes les auberges de jeunnesse. Pour le dîner, je m’achètes un sandwich au dépanneur dans le « centre d’achat » de Las Leñas.
Pour économiser sur les billets, je loue la passe des employés de l’auberge lorsque ceux-ci ne peuvent aller skier. De plus, le transport jusqu’à la montagne est assez facile. Los Molles est situé à 20 km de la montagne, directement sur le bord de la route. J’ai donc 3 possibilités abordables : têter un lift à un client de l’auberge (mais souvent la voiture est déjà pleine), faire du pouce, ou prendre le bus. Ce dernier choix en vaut la peine, puisque c’est un autobus voyageur qui vous amène à la montagne pour seulement 5 pesos. Celui-ci provient de Malarguë, la ville la plus proche (60 km) et s’arrête sur le bord du chemin pour remplir ses places restantes.
Arrivé à la montagne, ce fut cependant la déception. Las Leñas a en effet un problème avec sa neige cette année : son absence. Il y en a assez pour skier, mais on voit plusieurs "patches" de gazon et de terre. Heureusement, on annonce 5 cm de neige demain et une 30aine de cm mardi prochain.
Après une jolie descente hors-piste avec les Français
J’ai tout de même tenté d’en profiter le plus possible. La première journée, un couple de Français a accepté que les accompagne dans une petite randonnée de hors-piste, à peine 15 minutes de marche, à la fin de la journée. Aujourd’hui, j’ai pu suivre un groupe d’instructeurs qui avaient décidé de profiter d’une accalmie de la clientèle pour se taper une excursion d’1h30. J’ai vite compris que si je voulais de la belle neige à Las Leñas, je devais travailler pour.
On m’a dit que Las Leñas était le paradis du hors-piste, et d’après ce que j’ai vu, c’est totalement vrai. La montagne est située dans une vallée, et tous les autres sommets aux alentours sont accessibles à pied. La plupart des descentes finissent aussi sur une piste qui fait le tour de la montagne. Il me reste encore plusieurs jours ici et quelques tempêtes de neige à l’horizon; j’ai hâte d’en profiter pleinement!



samedi 4 août 2012

Chronique Beauté

 Qui dit voyage dans le Sud, dit bronzage. En effet, n’y a-t-il pas meilleur moyen de rendre nos confrères jaloux ? Le bronzage permet en effet de comparer la qualité des vacances et du repos obtenu.
Un voyage de ski dans l’hémisphère Sud ne fait pas exception à cette règle. Il est en effet possible d’obtenir un bronzage de qualité en hiver. Cependant, celui-ci diffère grandement par sa distribution.
Le bronzage du rider, communément appelé racoon, s’étend uniquement sur la moitié inférieure du visage. Très prisé par les planchistes, il permet de hiérarchiser les riders. En effet, il ne sera visible que chez ceux qui skient de façon régulière pour une longue période, démontrant donc leur talent et leur passion supérieure pour ce sport. Étant très difficile à faire apparaître, je vous aide donc avec ce petit walkthrougth pas-à-pas.
Premièrement, l’élément clé : Les lunettes de ski (aka goggles). Vous devez absolument en posséder si vous aspirez un jour à porter le racoon. En plus de protéger les yeux du froid, du vent et de la neige, les goggles possèdent très souvent une protection UV et ont donc la double fonction d’être aussi des lunettes de soleil très pratiques. Lors de l’achat, en plus de choisir la couleur et le style qui s’agencera parfaitement avec le reste de votre attirail de glisse, vous devez aussi faire attention à la forme des goggles : celle-ci déterminera l’allure de votre racoon. Choisissez-en s’emboitent bien à votre casque et qui ne laissent que très peu d’espace sur les côtés et sur le front pour éviter les disgracieuses marques que cela engendrerait. Si toutefois il reste de l’espace, vous pouvez porter une tuque sous votre casque de ski afin de cacher cette peau exposée.
Deuxième élément clé : le soleil. C’est ce qui rend le racoon plus difficilement accessible. Vous l’aurez compris, en hiver les journées sont moins longues et, en conséquence, le temps d’exposition au soleil est limité. C’est donc à vous qu’incombe de maximiser votre exposition au soleil. Sur la montagne, n’enlevez pas vos lunettes sous aucun prétexte. C’est l’un des seuls endroit où vous pouvez les portez sans complexe, alors profitez-en. Lors des journées de ski, choisissez donc le plus souvent possible des pistes exposées au soleil. Les amateurs de snowpark sont souvent bien servi en ce sens, puisque la plupart du temps ce terrain est placé face au soleil. Dans les télésièges, penchez la tête vers l’arrière et tentez d’aller chercher le plus de photons que vous le pouvez. Vous avez chaud, vous êtes fatigués ou vous voulez une pause? Choisissez un restaurant avec une terrasse et n’enlevez pas vos lunettes sous aucun prétexte, même si vous enlevez tout le reste de votre suit de ski. Commandez-vous une cerveza et un hamburguesa, calez-vous dans votre siège, et profitez.
Pour ceux qui s’inquiètent de la distribution du bronzage, en particulier sous le menton, sachez que la neige a l’effet de refléter la lumière du soleil, aidant ainsi à maximiser votre exposition.
Bien sûr, je comprends que parfois il a des journées ou l’énergie de skier n’y est pas, malgré la présence du soleil. N’abandonnez pas. Sortez sur le balcon quelques heures avec votre tuque et vos goggles et travaillez votre tan. Rappellez-vous, vous voulez montrer que vous êtes un vrai rider; l’opinion des gens dans la rue devrait être le dernier de vos soucis.
Finalement, un point très important, prévoyez de la crème solaire. Ce n’est pas parce que c’est l’hiver que le soleil possède moins de dangereux rayons UV pour autant. Pensez à vous protéger à tous les jours – idéalement à toutes les heures – en couvrant la moitié inférieure de votre visage et votre cou avec une lotion sports d’au moins 15 FPS.
Ça s'en vient
Lors de votre retour au bercail, il ne fera ensuite plus aucun doute pour personne que vous revenez du Sud. Les gens seront même aptes à dire, avant même que vous en glissiez un mot, quel était le but du voyage. Ignorez ceux qui tenteront de ridiculiser votre look, ils ne partagent tout simplement pas votre passion pour les sports d’hiver. Souriez et profitez-en avant que votre retour au travail de bureau n’efface tout cela en moins de trois semaines…

jeudi 2 août 2012

Mise à jour rapide

Rapide mise à jour pour vous annoncer officiellement que je skierai les Alpes en mars prochain. J'ai effectivement été accepté pour un stage d'un mois en traumatologie dans une clinique médicale au pied de la station Avoriaz, en Haute-Savoie.
Peut-être pourrais-je aussi utiliser cette occasion pour revoir plusieurs de mes amis français? On verra si le temps le permet.
J'ouvre aussi la porte sur la possibilité de continuer ce blog après mon voyage en Argentine. Le thème étant effectivement "À la poursuite de l'hiver", ce serait triste si l'hiver de l'hémisphère nord était exclu...

Bon, je constate que ce post manque un peu de substance...
Voici donc, montage terminé, le vidéo de la descente en hors-piste décrite dans le post précédent. Bon visionnement !



dimanche 29 juillet 2012

Backcountry

Voilà, on y est: ma première journée de VRAI backcountry*, l'une des raison principale pourquoi j'ai fait ce voyage. J'ai bien fait un peu de randonnée avant-hier avec deux Argentins rencontré sur le spot, Santiago et Pablo, mais ça ne comptais pas: la neige était dure et casi-glacée, pas du tout amusante à skier (mais cependant il n'y avait aucun risque d'avalanche).
Le snow strappé dans le dos, gros sourire :)
Après trois jours de ski, j'ai fini par connaître la montagne assez pour savoir ce qu'il faut faire pour profiter de l'arrière pays. Je n'avais pas encore de partenaire ce matin, mais il y a un camp de skieurs des États-Unis (dont l'acronyme est SGT, mais ne me rappelle plus sa signification), entièrement équipés pour le sauvetage en avalanche et ils sont ici pour la même raison que moi. Je leur ai bien-sûr demandé si je pouvais me joindre à eux, mais pour des raisons d'assurances, ils m'ont dit que je ne pouvais pas faire parti de leur groupe. Cependant, si je ski pas très loin d'eux pour qu'ils me voient, ils m'ont dit que si jamais il arrivait quelque chose, il n'hésiteraient pas une seconde à me venir en aide. Ça me suffit.
Ce matin je les ai donc vu en train de marcher en groupe vers la Laguna, un côté de la montagne seulement accessible après 1h15 de marche depuis le haut du télésiège le plus à la gauche de la montagne. J'ai donc décidé de commencer ma randonnée à cet endroit.
Ascension
Première étape, j'attache ma planche à neige sur mon sac à dos prévu spécialement à cet effet, et je me met en marche. Aujourd'hui, la température est idéale: le ciel est bleu, il fait beau soleil, mais assez froid pour que la neige reste poudreuse. Hier nous avons reçu une tempête de neige qui a déposé quelques 20 centimètres partout sur la montagne. Ce côté était cependant fermé à cause du vent à ce moment. Aujourd'hui, j'aurais donc droit à de la neige vierge: Super!
On arrive vers le sommet
L'ascension est difficile. À un moment, la pente devient si à pic que je glisse de deux pieds à chaque fois que je fait un pas vers le haut. Je décide donc d'y aller en diagonale, de façon à faire des "Z", pour me rendre au sommet. C'est plus long, mais plus sûr. Pour ceux qui s'inquiètent, la neige aujourd'hui n'est pas vraiment propice à faire des avalanches: trop fine et légère pour glisser en un tout, elle ne fait que partir au vent à chaque pas.
Rendu au sommet, je décide de marcher le long de crête pour atteindre un spot sans traces que j'ai remarqué durant l'ascension. Ce faisant, je rencontre Rob, un planchiste du Colorado, qui lui aussi n'a pas de partenaire. Nous décidons de faire la descente ensemble. Il est lui aussi équipé de tout l'équipement nécessaire pour le secours: émetteurs-recepteur, sonde, pelle et trousse de premier-soins. Nous décidons de faire une petite traverse en planche à neige pour atteindre un point plus éloigné qui semble bien pour commencer la descente.
Le sommet et moi
Rendu là, nous rencontrons aussi Jannis, un type qui vient d'Allemagne et qui se joint à nous. Vous remarquez donc que cet endroit, étant à uniquement 1h15 de randonnée, donc assez accessible, est très populaire. Il y a environ une dizaine de skieurs et planchistes éparpillés un peu partout, sans compter la 20aine de jeunes du camp SGT. Cet endroit ressemble un peu à une cuvette: il y a une énorme crête qui a la forme d'un croissant, depuis laquelle on peu skier jusqu'à une vallée très plane.
Descente. J'y vais après Rob et Jannis. La neige poudreuse est superbe, vraiment incroyable à skier. C'est un sensation totalement différente des pistes: on flotte littéralement sur la planche et les virages se font comme un charme. Après quatre ou cinq virages, une fois que je suis bien enligné sur la vallée, je décide d'y aller en ligne droite, juste pour voir quelle vitesse je peux atteindre. Malheureusement, n'étant pas équipé d'un dash de char, je ne peux pas dire de chiffre exact, mais disons que je me sentais aller dans les environ de 80-90 km/h...
La laguna
Arrivé sur le plat, je dépasse Rob et Jannis qui sont en perte de vitesse. J'ai effectivement mis une petite couche de cire au fluor en "pouisch" avant la descente pour éviter d'avoir à marcher après. La planche arrête après un moment, je m'étend dans la neige, les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre. En attendant mes partenaires, je mange mon petit sandwich jambon-fromage préparé pour l'occasion.
Il reste encore un peu de terrain à descendre avant d'atteindre le télésiège. Il faut en effet contourner la crête et passer à travers un boisé avant d'arriver à destination. Cet endroit étant un peu comme un entonnoir, il y reste très peu de poudreuse fraiche. Le chemin est tout de même amusant à rider. Arrivé à destination, on remonte par le télésiègne. Jannis doit y aller. Moi et Rob décidons d'en faire un autre, mais seulement après avoir rempli d'eau nos CamelBak et pris une petite pause.
La vue dans la vallée: C'est vraiment une cuvette
Deuxièmen montée, similaire à la première. Cependant, rendu à un moment où nous étions presqu'au sommet, le soleil devient de plus en plus chaud et réchauffe la neige. Tabarnak... La neige devient molle et collante. Avec la neige dure qu'il y avait avant la tempête d'hier, cela fait donc une couche qui peut glisser à tout moment en un tout. Extrêmement dangereux pour les avalanches. C'est arrivé si vite, on ne s'attendait pas du tout à de telles conditions. Le pire, c'est que derrière nous il y a une falaise d'une quinzaine de mètres. Si jamais il y a un glissement, nous risquons de tomber en bas de celle-ci et ensuite d'être enterré par un quantité incroyable de neige. Pas cool. Mettons qu'on a eu un peu peur...
On se dépêche d'arriver au sommet. Si jamais il y a une avalanche, mieux vaut être en haut qu'en dessous. Durant la descente, on fait attention. On reste en hauteur en faisant le tour de la cuvette jusqu'à la fin de la vallée. Moins le fun qu'un grosse descente en vitesse, mais on est jamais trop prudent. Arrivé en bas, rien de grave n'est arrivé, on est sain et sauf, et on se dit que la prochaine fois on va faire plus attention à la température: lesson learned. Si je reviens demain et qu'il y a des traces d'avalanche, je vais peut-être freaker un peu...
La partie dans le sous-bois est sans-danger cependant. En passant, je remarque un petit jump fait par des skieurs qui sont passé avant nous. Je décide de l'essayer. Je me plante, mais c'est drôle tout de même.
Arrivé au télésiège, il est déjà 16h. On redescent par la gondole jusqu'à la base. Les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre, je suis en vie. J'ai passé ma meilleure journée de snowboard à vie, même malgré le stress de la deuxième descente.
Au retour, je fais du pouce à la sortie du parking. Tout le monde le fait. C'est la façon la plus facile de retourner à mon auberge de jeunesse qui est située à mi-chemin entre la ville de Bariloche et la montagne Cerro Catedral : tout le monde passe par cet endroit. Je pourrais bien sûr prendre le bus. Il est pas cher, 8 pesos, mais il est toujours plein. Il passe aux heures et en plus c'est super inconfortable de passer les 10 km debout avec ma planche. Avec le pouce, je suis capable de revenir plus tôt et avec beaucoup plus de confort. Parfois c'est un type qui travaille à la montagne, parfois un instructeur, parfois une petite famille de Buenos Aires ou Bariloche, mais jamais un touriste. Je fait bien trop "bum" pour eux...
Arrivé à l'auberge, les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre, je me fait une petite collation de type "confort-food": Dulce de Leche sur des biscuits à thé. Miam.
La vue depuis le boisé
Ici, il y a deux planchistes des States. Ils possèdes des split-boards, des planches qu'on peut séparer en deux pour faire deux genre de ski, parfait pour la randonnée une fois qu'on attache une peau de phoque sur la base. Ils ont engagé un guide pour une semaine, histoire d'apprendre à connaître les endroits où il est possible de faire de la randonnée et dénicher de bonnes descentes vierges. Ils sont cependant ici pour 3 semaines environ. Une fois qu'ils auront fini leur tour guidé, ils ont promis de m'amener dans ces endroits. Je devrai louer des raquettes pour les suivre, mais ce sera sûrement moins cher qu'un billet de ski...

Je suis présentement en train de faire un montage des vidéos capturés aujourd'hui avec ma caméra de casque GoPro, je vous met ça en ligne aussitôt que c'est terminé.

À plus!

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*L'action d'aller skier dans "l'arrière-pays", c'est à dire à des endroits inaccessibles par les clients habituels de la montagne qui utilisent uniquement les télésièges.. Cela nécessite souvent de faire un peu de randonnée, de la raquette, de la motoneige ou un lift en hélicoptère.

mercredi 25 juillet 2012

3 jours


Une ride de bus entre Ushuaia et Bariloche, traversant la Patagonie d’un bout à l’autre en passant par le Chili, c’est le genre de truc qui te décharge ton cellulaire, ton laptop et ton iPod, en plus de te faire terminer le seul roman que t’as amené en vacances…

Ushuaia --> Rio Gallegos
Je me suis réveillé à 4 heures du matin à l’auberge, en tentant de ne pas réveiller mes co-chambreurs. Accompagné d’Antoine qui prenait le même bus que moi mais à destination de Punta Arenas au Chili, nous avons marché vers la station de bus, à quelques blocs de l’auberge.
C’est un autobus voyageur tout ce qui il y a de plus normal qui m’attendais. Juste assez confortable, mais pas trop. Le voyage ne fut pas de tout repos. En plus des deux petits chenapans de 6 ans assis devant moi, il a fallu sortir plusieurs fois de l’autobus pour différentes raisons : Changement de bus à Rio Grande, passage de la frontière entre l’Argentine et le Chili, utilisation d’un traversier, passage de la frontière entre le Chili et l’Argentine encore, pour finalement arriver à Rio Gallegos. Rendu là, il me restait environ 4 heures d’attente avant le prochain bus. Heureusement, il y a le wifi…


Rio Gallegos --> Comodoro Rivadavia
J’entre dans le bus : WOW. Le luxe. Premièrement, il y a deux étages. Deuxièmement, il y a seulement trois colonnes de sièges au lieu des quatres auxquelles nous sommes habituées. Résultat : les sièges sont énormes, en cuir, incroyablement confortables et muni de tellement d’espace pour les jambes qu’on ne sait plus quoi en faire. C’est l’équivalent d’une première classe en avion, pour seulement 50 pesos (10$) de plus qu’un siège régulier. De plus, lors des heures de repas, on nous sert des croissants et café pour déjeuner et des jolis sandwich jambon-fromage pour le dîner. Rien à voir avec les compagnies québécoises : Interbus peut bien aller se rhabiller!
Pour ce qui est du paysage, je n’ai pas grand chose à dire. Hors des Andes, il n’y a que des champs et, comme c’est l’hiver, ils ne sont pas très verts. Cependant, la plupart du voyage s’est fait de nuit, donc je ne peux pas vraiment témoigner.

Comodoro Rivadavia
Même à l’urgence, je n’ai jamais attendu aussi longtemps dans un même lieu. 15 heures de transit entre les deux bus. Au début je me suis dit que je pourrais visiter un peu la ville, mais malheureusement, le terminal ne possédait pas de casier où je pouvais ranger mes valises. De toutes façon, selon le live Lonely Planet : "Tourism in the dusty port of Comodoro usually means little more than a bus transfert" (le tourisme dans ce port poussiérieux qu'est Comodoro n'est rarement plus qu'un transfert d'autobus).
J’étais donc pris ici à surveiller mes baggages. J’en suis venu à connaître ce petit terminal peu salubre comme ma poche. Les dames qui s’occupaient de la cafétéria m’ont vu si souvent qu’on m’aurait pris pour un habitué de la place.
La ville El Bolson, 2h avant d'arriver à Bariloche

Que faire pour occuper le temps? J’ai commencé par me laver. Ma mère avait pris soin de fourrer dans mes baggages des paquets de lingettes pour les mains. J’en ai vidé un pack au complet pour prendre cette petite douche improvisée dans une cabine de toilettes.
Ensuite, j’ai passé les 14 heures restantes à lire un roman et écouter de la musique. Après avoir vidé la moitié de la batterie de mon iPod et lu 300 pages du même livre, il devait être environ 20heures. Mon bus arrivait à 22h45…

Comodoro Rivadavia --> Bariloche
Je ne me rappelle plus grand chose de ce bus : j’ai dormi le plus clair du temps. Vers 10h du matin, je me suis réveillé. Nous approchions des Andes, le paysage était devenu plus montagneux et impressionant. J’ai pris quelques photos, jasé un peu avec le voyageur d’en face et débarqué à Bariloche vers 13h. En gros, ce voyage au complet a pris près de trois jours : départ le 23 à 5h du matin et arrivée le 25 à 13h.

Bariloche
Cette ville est située juste au pied de la montagne Cerro Catedral. C’est beaucoup plus touristique que Ushuaia et beaucoup plus joli. Beaucoup de jolie maisons, de chalets, d’hôtels, d’auberges de jeunesse et etc. J’ai pris un bus de ville pour rendre jusqu’à l’auberge Alaska Youth Hostel, située plus en retrait de la ville, mais beaucoup plus près de la montagne. Décidément, je choisis bien mes spots. Encore une fois, je me retrouve dans une auberge très cute, décorée principalement de bois et de fourrures, afin faire penser à l’Alaska. Ici, les gens viennent d’un peu partout : Italie, Argentine, Brésil, Espagne, etc, mais très peu d’entre eux parlent anglais et encore moins français. Je crois que mon espagnol va s’améliorer très vite ici aussi. Déjà que je commence à être assez à l’aise pour tenir une conversation qui dépasse les présentations usuelles.
Demain, je vais tester la montagne. J’ai hâte de voir de quoi à l’air la neige, puisqu’il n’y a pas un flocon en ville. Cependant, on m’a dit qu’il y a beaucoup de neige au sommet. À voir!


samedi 21 juillet 2012

Cruz del Sur


Voilà, je suis de retour dans une auberge de jeunesse. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas eu de chicane entre moi et Thiago ou Ruben. Quelques problèmes familiaux ont fait en sorte que la cousine de Thiago est arrivée à l’improviste chez lui, et donc il ne restait plus vraiment d’espace pour moi.
Jolie déco (photo du site officiel)
Je suis donc maintenant à l’auberge Cruzdel Sur, qui est vraiment charmante avec des décorations en bois rond qui donnent un petit feeling d’autenticité au tout. Je dors dans une chambre avec 3 lits superposés. De plus, j’ai enfin un internet rapide qui va me permettre de recommencer à communiquer avec la famille sur Skype.

À Cerro Castor, les conditions de neige se sont vraiment détériorées. Il a plu mardi et mercredi, le tout suivi de températures québécoises pour le reste de la semaine (c’est-à-dire : glaciales).  Résultat : 1000 acres d'une patinoire digne d’un gigantesque Red Bull Crashed Ice. J’ai eu beau prendre mon snowboard de free ride et m’assurer qu’il soit aussi aiguisé qu’un couteau de cuisine, rien à faire : je n’arrive pas à m’amuser en tentant de carver** sur de la glace bleue…
J’ai tout de même fait quelques rencontres durant les journées de ski cette semaine, comme un médecin brésilien parlant anglais, français, espagnol et portugais, ainsi que son fils étudiant en médecine. Ils m’ont offert une bière et nous avons eu de très intéressantes conversations sur la médecine, le système d’éducation et la grève étudiante entre autres. En effet, le mouvement étudiant s’est étendu jusqu’au Brésil alors que pourtant l’éducation y est gratuite. Cependant, le système d’éducation publique y est sous-financé et ne peux pas du tout concurrencer avec les écoles privées qui sont d’un coût exorbitant.

Panorama de Cerro Castor, avant le glaçage...
Vendredi soir, c’était le Jour de l’Amitié. Thiago m’a invité à une Parrillada au restaurant la Rueda avec ses collègues de travail. Bon, je ne comprenais presque rien quand ils se parlaient en espagnol entre eux, mais j’ai fait de mon mieux. J’ai bien apprécié la soirée un peu trop arrosée de vin… Ensuite, nous avons fait un petit tour au casino où j’ai rapidement perdu mon budget de 20 pesos et nous avons terminé la soirée avec une petite bière au le Dublin, qui était plein à craquer pour l’occasion. Le Dublin est un pub de style irlandais bien sympathique, décoré avec des d’innombrables bouteilles de bières, un peu comme mon premier appartement… Peur ceux qui connaissent, ça peut un peu faire penser au Lion Pub à Lennoxville, mais en plus petit.

Paysage depuis le sentier au Parc
Samedi j’ai décidé d’aller visiter le parc national de la Terre de Feu au lieu de skier. J’ai fait une petite randonnée de quelques kilomètres, accompagné d’un voyageur français rencontré à l’auberge, afin d’observer le paysage. La marche fut toutefois très hardue en raison de la neige et de la glace qui recouvrait la plus grande partie du sentier. Pendant la marche, Antoine m’a parlé de son expérience. Ayant travaillé 6 ans et économisé un joli montant, il a décidé de prendre une année sabbatique afin de voyager. La liste des pays visités est impressionnante : Roumanie, Ukraine, Chine, Russie, Mexique, Pérou, Guatémala, Brésil, Costa Rica, Chili, Argentine, etc. J’en oublie sûrement le ¾, mais c’était tout simplement des exemples.
Joli Renard vu depuis le bus
Dans le parc j’ai aussi rencontré un groupe de 3 amis français (décidément ils sont partout) en voyage de 3 semaines en Argentine. Peut-être un peu plus fous que moi, ils dorment dans des tentes la plupart du temps… De plus, ils mangeaient gratuitement au petit restaurant à l’entrée du parc, ayant rendu service aux employés en les aidant à fendre et corder du bois. En résumé, je crois que c’est la journée du voyage où j’ai le plus parlé français.

Après une dernière journée de planche à neige dimanche, je vais prendre le bus lundi à 5h am en direction de Bariloche pour skier Cerro Catedral. Le voyage en tout devrais prendre environ 3 jours, mais devrait en valoir a peine à voir la quantité de neige annoncée à Cerro Catedral la semaine prochaine.



**Le carving, pour ceux qui s’y connaissent moins en sports de glisse, c’est une technique de descente en planche à neige ou en ski où on tente de manœuvrer la planche sans effectuer aucun dérapage. Le tout se fait donc sur les carres (les côtés), qui coupent, ou « carvent », dans la neige, laissant une trace très fine de la taille d’un traie de craie. La technique est plus difficile, nécessitant de l’angulation, de la flexion et beaucoup de contrôle, mais la descente plus rapide et très satisfaisante.