dimanche 29 juillet 2012

Backcountry

Voilà, on y est: ma première journée de VRAI backcountry*, l'une des raison principale pourquoi j'ai fait ce voyage. J'ai bien fait un peu de randonnée avant-hier avec deux Argentins rencontré sur le spot, Santiago et Pablo, mais ça ne comptais pas: la neige était dure et casi-glacée, pas du tout amusante à skier (mais cependant il n'y avait aucun risque d'avalanche).
Le snow strappé dans le dos, gros sourire :)
Après trois jours de ski, j'ai fini par connaître la montagne assez pour savoir ce qu'il faut faire pour profiter de l'arrière pays. Je n'avais pas encore de partenaire ce matin, mais il y a un camp de skieurs des États-Unis (dont l'acronyme est SGT, mais ne me rappelle plus sa signification), entièrement équipés pour le sauvetage en avalanche et ils sont ici pour la même raison que moi. Je leur ai bien-sûr demandé si je pouvais me joindre à eux, mais pour des raisons d'assurances, ils m'ont dit que je ne pouvais pas faire parti de leur groupe. Cependant, si je ski pas très loin d'eux pour qu'ils me voient, ils m'ont dit que si jamais il arrivait quelque chose, il n'hésiteraient pas une seconde à me venir en aide. Ça me suffit.
Ce matin je les ai donc vu en train de marcher en groupe vers la Laguna, un côté de la montagne seulement accessible après 1h15 de marche depuis le haut du télésiège le plus à la gauche de la montagne. J'ai donc décidé de commencer ma randonnée à cet endroit.
Ascension
Première étape, j'attache ma planche à neige sur mon sac à dos prévu spécialement à cet effet, et je me met en marche. Aujourd'hui, la température est idéale: le ciel est bleu, il fait beau soleil, mais assez froid pour que la neige reste poudreuse. Hier nous avons reçu une tempête de neige qui a déposé quelques 20 centimètres partout sur la montagne. Ce côté était cependant fermé à cause du vent à ce moment. Aujourd'hui, j'aurais donc droit à de la neige vierge: Super!
On arrive vers le sommet
L'ascension est difficile. À un moment, la pente devient si à pic que je glisse de deux pieds à chaque fois que je fait un pas vers le haut. Je décide donc d'y aller en diagonale, de façon à faire des "Z", pour me rendre au sommet. C'est plus long, mais plus sûr. Pour ceux qui s'inquiètent, la neige aujourd'hui n'est pas vraiment propice à faire des avalanches: trop fine et légère pour glisser en un tout, elle ne fait que partir au vent à chaque pas.
Rendu au sommet, je décide de marcher le long de crête pour atteindre un spot sans traces que j'ai remarqué durant l'ascension. Ce faisant, je rencontre Rob, un planchiste du Colorado, qui lui aussi n'a pas de partenaire. Nous décidons de faire la descente ensemble. Il est lui aussi équipé de tout l'équipement nécessaire pour le secours: émetteurs-recepteur, sonde, pelle et trousse de premier-soins. Nous décidons de faire une petite traverse en planche à neige pour atteindre un point plus éloigné qui semble bien pour commencer la descente.
Le sommet et moi
Rendu là, nous rencontrons aussi Jannis, un type qui vient d'Allemagne et qui se joint à nous. Vous remarquez donc que cet endroit, étant à uniquement 1h15 de randonnée, donc assez accessible, est très populaire. Il y a environ une dizaine de skieurs et planchistes éparpillés un peu partout, sans compter la 20aine de jeunes du camp SGT. Cet endroit ressemble un peu à une cuvette: il y a une énorme crête qui a la forme d'un croissant, depuis laquelle on peu skier jusqu'à une vallée très plane.
Descente. J'y vais après Rob et Jannis. La neige poudreuse est superbe, vraiment incroyable à skier. C'est un sensation totalement différente des pistes: on flotte littéralement sur la planche et les virages se font comme un charme. Après quatre ou cinq virages, une fois que je suis bien enligné sur la vallée, je décide d'y aller en ligne droite, juste pour voir quelle vitesse je peux atteindre. Malheureusement, n'étant pas équipé d'un dash de char, je ne peux pas dire de chiffre exact, mais disons que je me sentais aller dans les environ de 80-90 km/h...
La laguna
Arrivé sur le plat, je dépasse Rob et Jannis qui sont en perte de vitesse. J'ai effectivement mis une petite couche de cire au fluor en "pouisch" avant la descente pour éviter d'avoir à marcher après. La planche arrête après un moment, je m'étend dans la neige, les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre. En attendant mes partenaires, je mange mon petit sandwich jambon-fromage préparé pour l'occasion.
Il reste encore un peu de terrain à descendre avant d'atteindre le télésiège. Il faut en effet contourner la crête et passer à travers un boisé avant d'arriver à destination. Cet endroit étant un peu comme un entonnoir, il y reste très peu de poudreuse fraiche. Le chemin est tout de même amusant à rider. Arrivé à destination, on remonte par le télésiègne. Jannis doit y aller. Moi et Rob décidons d'en faire un autre, mais seulement après avoir rempli d'eau nos CamelBak et pris une petite pause.
La vue dans la vallée: C'est vraiment une cuvette
Deuxièmen montée, similaire à la première. Cependant, rendu à un moment où nous étions presqu'au sommet, le soleil devient de plus en plus chaud et réchauffe la neige. Tabarnak... La neige devient molle et collante. Avec la neige dure qu'il y avait avant la tempête d'hier, cela fait donc une couche qui peut glisser à tout moment en un tout. Extrêmement dangereux pour les avalanches. C'est arrivé si vite, on ne s'attendait pas du tout à de telles conditions. Le pire, c'est que derrière nous il y a une falaise d'une quinzaine de mètres. Si jamais il y a un glissement, nous risquons de tomber en bas de celle-ci et ensuite d'être enterré par un quantité incroyable de neige. Pas cool. Mettons qu'on a eu un peu peur...
On se dépêche d'arriver au sommet. Si jamais il y a une avalanche, mieux vaut être en haut qu'en dessous. Durant la descente, on fait attention. On reste en hauteur en faisant le tour de la cuvette jusqu'à la fin de la vallée. Moins le fun qu'un grosse descente en vitesse, mais on est jamais trop prudent. Arrivé en bas, rien de grave n'est arrivé, on est sain et sauf, et on se dit que la prochaine fois on va faire plus attention à la température: lesson learned. Si je reviens demain et qu'il y a des traces d'avalanche, je vais peut-être freaker un peu...
La partie dans le sous-bois est sans-danger cependant. En passant, je remarque un petit jump fait par des skieurs qui sont passé avant nous. Je décide de l'essayer. Je me plante, mais c'est drôle tout de même.
Arrivé au télésiège, il est déjà 16h. On redescent par la gondole jusqu'à la base. Les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre, je suis en vie. J'ai passé ma meilleure journée de snowboard à vie, même malgré le stress de la deuxième descente.
Au retour, je fais du pouce à la sortie du parking. Tout le monde le fait. C'est la façon la plus facile de retourner à mon auberge de jeunesse qui est située à mi-chemin entre la ville de Bariloche et la montagne Cerro Catedral : tout le monde passe par cet endroit. Je pourrais bien sûr prendre le bus. Il est pas cher, 8 pesos, mais il est toujours plein. Il passe aux heures et en plus c'est super inconfortable de passer les 10 km debout avec ma planche. Avec le pouce, je suis capable de revenir plus tôt et avec beaucoup plus de confort. Parfois c'est un type qui travaille à la montagne, parfois un instructeur, parfois une petite famille de Buenos Aires ou Bariloche, mais jamais un touriste. Je fait bien trop "bum" pour eux...
Arrivé à l'auberge, les jambes en feu, épuisé, le sourire au lèvre, je me fait une petite collation de type "confort-food": Dulce de Leche sur des biscuits à thé. Miam.
La vue depuis le boisé
Ici, il y a deux planchistes des States. Ils possèdes des split-boards, des planches qu'on peut séparer en deux pour faire deux genre de ski, parfait pour la randonnée une fois qu'on attache une peau de phoque sur la base. Ils ont engagé un guide pour une semaine, histoire d'apprendre à connaître les endroits où il est possible de faire de la randonnée et dénicher de bonnes descentes vierges. Ils sont cependant ici pour 3 semaines environ. Une fois qu'ils auront fini leur tour guidé, ils ont promis de m'amener dans ces endroits. Je devrai louer des raquettes pour les suivre, mais ce sera sûrement moins cher qu'un billet de ski...

Je suis présentement en train de faire un montage des vidéos capturés aujourd'hui avec ma caméra de casque GoPro, je vous met ça en ligne aussitôt que c'est terminé.

À plus!

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*L'action d'aller skier dans "l'arrière-pays", c'est à dire à des endroits inaccessibles par les clients habituels de la montagne qui utilisent uniquement les télésièges.. Cela nécessite souvent de faire un peu de randonnée, de la raquette, de la motoneige ou un lift en hélicoptère.

mercredi 25 juillet 2012

3 jours


Une ride de bus entre Ushuaia et Bariloche, traversant la Patagonie d’un bout à l’autre en passant par le Chili, c’est le genre de truc qui te décharge ton cellulaire, ton laptop et ton iPod, en plus de te faire terminer le seul roman que t’as amené en vacances…

Ushuaia --> Rio Gallegos
Je me suis réveillé à 4 heures du matin à l’auberge, en tentant de ne pas réveiller mes co-chambreurs. Accompagné d’Antoine qui prenait le même bus que moi mais à destination de Punta Arenas au Chili, nous avons marché vers la station de bus, à quelques blocs de l’auberge.
C’est un autobus voyageur tout ce qui il y a de plus normal qui m’attendais. Juste assez confortable, mais pas trop. Le voyage ne fut pas de tout repos. En plus des deux petits chenapans de 6 ans assis devant moi, il a fallu sortir plusieurs fois de l’autobus pour différentes raisons : Changement de bus à Rio Grande, passage de la frontière entre l’Argentine et le Chili, utilisation d’un traversier, passage de la frontière entre le Chili et l’Argentine encore, pour finalement arriver à Rio Gallegos. Rendu là, il me restait environ 4 heures d’attente avant le prochain bus. Heureusement, il y a le wifi…


Rio Gallegos --> Comodoro Rivadavia
J’entre dans le bus : WOW. Le luxe. Premièrement, il y a deux étages. Deuxièmement, il y a seulement trois colonnes de sièges au lieu des quatres auxquelles nous sommes habituées. Résultat : les sièges sont énormes, en cuir, incroyablement confortables et muni de tellement d’espace pour les jambes qu’on ne sait plus quoi en faire. C’est l’équivalent d’une première classe en avion, pour seulement 50 pesos (10$) de plus qu’un siège régulier. De plus, lors des heures de repas, on nous sert des croissants et café pour déjeuner et des jolis sandwich jambon-fromage pour le dîner. Rien à voir avec les compagnies québécoises : Interbus peut bien aller se rhabiller!
Pour ce qui est du paysage, je n’ai pas grand chose à dire. Hors des Andes, il n’y a que des champs et, comme c’est l’hiver, ils ne sont pas très verts. Cependant, la plupart du voyage s’est fait de nuit, donc je ne peux pas vraiment témoigner.

Comodoro Rivadavia
Même à l’urgence, je n’ai jamais attendu aussi longtemps dans un même lieu. 15 heures de transit entre les deux bus. Au début je me suis dit que je pourrais visiter un peu la ville, mais malheureusement, le terminal ne possédait pas de casier où je pouvais ranger mes valises. De toutes façon, selon le live Lonely Planet : "Tourism in the dusty port of Comodoro usually means little more than a bus transfert" (le tourisme dans ce port poussiérieux qu'est Comodoro n'est rarement plus qu'un transfert d'autobus).
J’étais donc pris ici à surveiller mes baggages. J’en suis venu à connaître ce petit terminal peu salubre comme ma poche. Les dames qui s’occupaient de la cafétéria m’ont vu si souvent qu’on m’aurait pris pour un habitué de la place.
La ville El Bolson, 2h avant d'arriver à Bariloche

Que faire pour occuper le temps? J’ai commencé par me laver. Ma mère avait pris soin de fourrer dans mes baggages des paquets de lingettes pour les mains. J’en ai vidé un pack au complet pour prendre cette petite douche improvisée dans une cabine de toilettes.
Ensuite, j’ai passé les 14 heures restantes à lire un roman et écouter de la musique. Après avoir vidé la moitié de la batterie de mon iPod et lu 300 pages du même livre, il devait être environ 20heures. Mon bus arrivait à 22h45…

Comodoro Rivadavia --> Bariloche
Je ne me rappelle plus grand chose de ce bus : j’ai dormi le plus clair du temps. Vers 10h du matin, je me suis réveillé. Nous approchions des Andes, le paysage était devenu plus montagneux et impressionant. J’ai pris quelques photos, jasé un peu avec le voyageur d’en face et débarqué à Bariloche vers 13h. En gros, ce voyage au complet a pris près de trois jours : départ le 23 à 5h du matin et arrivée le 25 à 13h.

Bariloche
Cette ville est située juste au pied de la montagne Cerro Catedral. C’est beaucoup plus touristique que Ushuaia et beaucoup plus joli. Beaucoup de jolie maisons, de chalets, d’hôtels, d’auberges de jeunesse et etc. J’ai pris un bus de ville pour rendre jusqu’à l’auberge Alaska Youth Hostel, située plus en retrait de la ville, mais beaucoup plus près de la montagne. Décidément, je choisis bien mes spots. Encore une fois, je me retrouve dans une auberge très cute, décorée principalement de bois et de fourrures, afin faire penser à l’Alaska. Ici, les gens viennent d’un peu partout : Italie, Argentine, Brésil, Espagne, etc, mais très peu d’entre eux parlent anglais et encore moins français. Je crois que mon espagnol va s’améliorer très vite ici aussi. Déjà que je commence à être assez à l’aise pour tenir une conversation qui dépasse les présentations usuelles.
Demain, je vais tester la montagne. J’ai hâte de voir de quoi à l’air la neige, puisqu’il n’y a pas un flocon en ville. Cependant, on m’a dit qu’il y a beaucoup de neige au sommet. À voir!


samedi 21 juillet 2012

Cruz del Sur


Voilà, je suis de retour dans une auberge de jeunesse. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas eu de chicane entre moi et Thiago ou Ruben. Quelques problèmes familiaux ont fait en sorte que la cousine de Thiago est arrivée à l’improviste chez lui, et donc il ne restait plus vraiment d’espace pour moi.
Jolie déco (photo du site officiel)
Je suis donc maintenant à l’auberge Cruzdel Sur, qui est vraiment charmante avec des décorations en bois rond qui donnent un petit feeling d’autenticité au tout. Je dors dans une chambre avec 3 lits superposés. De plus, j’ai enfin un internet rapide qui va me permettre de recommencer à communiquer avec la famille sur Skype.

À Cerro Castor, les conditions de neige se sont vraiment détériorées. Il a plu mardi et mercredi, le tout suivi de températures québécoises pour le reste de la semaine (c’est-à-dire : glaciales).  Résultat : 1000 acres d'une patinoire digne d’un gigantesque Red Bull Crashed Ice. J’ai eu beau prendre mon snowboard de free ride et m’assurer qu’il soit aussi aiguisé qu’un couteau de cuisine, rien à faire : je n’arrive pas à m’amuser en tentant de carver** sur de la glace bleue…
J’ai tout de même fait quelques rencontres durant les journées de ski cette semaine, comme un médecin brésilien parlant anglais, français, espagnol et portugais, ainsi que son fils étudiant en médecine. Ils m’ont offert une bière et nous avons eu de très intéressantes conversations sur la médecine, le système d’éducation et la grève étudiante entre autres. En effet, le mouvement étudiant s’est étendu jusqu’au Brésil alors que pourtant l’éducation y est gratuite. Cependant, le système d’éducation publique y est sous-financé et ne peux pas du tout concurrencer avec les écoles privées qui sont d’un coût exorbitant.

Panorama de Cerro Castor, avant le glaçage...
Vendredi soir, c’était le Jour de l’Amitié. Thiago m’a invité à une Parrillada au restaurant la Rueda avec ses collègues de travail. Bon, je ne comprenais presque rien quand ils se parlaient en espagnol entre eux, mais j’ai fait de mon mieux. J’ai bien apprécié la soirée un peu trop arrosée de vin… Ensuite, nous avons fait un petit tour au casino où j’ai rapidement perdu mon budget de 20 pesos et nous avons terminé la soirée avec une petite bière au le Dublin, qui était plein à craquer pour l’occasion. Le Dublin est un pub de style irlandais bien sympathique, décoré avec des d’innombrables bouteilles de bières, un peu comme mon premier appartement… Peur ceux qui connaissent, ça peut un peu faire penser au Lion Pub à Lennoxville, mais en plus petit.

Paysage depuis le sentier au Parc
Samedi j’ai décidé d’aller visiter le parc national de la Terre de Feu au lieu de skier. J’ai fait une petite randonnée de quelques kilomètres, accompagné d’un voyageur français rencontré à l’auberge, afin d’observer le paysage. La marche fut toutefois très hardue en raison de la neige et de la glace qui recouvrait la plus grande partie du sentier. Pendant la marche, Antoine m’a parlé de son expérience. Ayant travaillé 6 ans et économisé un joli montant, il a décidé de prendre une année sabbatique afin de voyager. La liste des pays visités est impressionnante : Roumanie, Ukraine, Chine, Russie, Mexique, Pérou, Guatémala, Brésil, Costa Rica, Chili, Argentine, etc. J’en oublie sûrement le ¾, mais c’était tout simplement des exemples.
Joli Renard vu depuis le bus
Dans le parc j’ai aussi rencontré un groupe de 3 amis français (décidément ils sont partout) en voyage de 3 semaines en Argentine. Peut-être un peu plus fous que moi, ils dorment dans des tentes la plupart du temps… De plus, ils mangeaient gratuitement au petit restaurant à l’entrée du parc, ayant rendu service aux employés en les aidant à fendre et corder du bois. En résumé, je crois que c’est la journée du voyage où j’ai le plus parlé français.

Après une dernière journée de planche à neige dimanche, je vais prendre le bus lundi à 5h am en direction de Bariloche pour skier Cerro Catedral. Le voyage en tout devrais prendre environ 3 jours, mais devrait en valoir a peine à voir la quantité de neige annoncée à Cerro Catedral la semaine prochaine.



**Le carving, pour ceux qui s’y connaissent moins en sports de glisse, c’est une technique de descente en planche à neige ou en ski où on tente de manœuvrer la planche sans effectuer aucun dérapage. Le tout se fait donc sur les carres (les côtés), qui coupent, ou « carvent », dans la neige, laissant une trace très fine de la taille d’un traie de craie. La technique est plus difficile, nécessitant de l’angulation, de la flexion et beaucoup de contrôle, mais la descente plus rapide et très satisfaisante.

dimanche 15 juillet 2012

Chez Thiago et Ruben

Un assez petit appartement
Celà fait maintenant 5 jours que j'habite chez Thiego et Ruben, rencontrés grâce au site CouchSurfing.org. Ces deux amis sont co-propriétaires d'un assez petit logement à Ushuaia. Pourtant, l'appartement n'est pas petit parce qu'ils manquent de moyen: Thiago est superviseur d'une usine de fabrication de télévisions de Sony et Ruben est caissier. Cependant, les appartements sont incroyablement chers en Patagonie: plus de 5000 pesos pour cette petite habitation (plus de 1000$ par mois). J'ai bien essayé de les convaincre que je pouvais partager le loyer afin de justifier d'y rester presque 20 jours, mais ils sont beaucoup trop accueillants pour accepter. J'ai même essayé de faire la vaisselle et le ménage, sans succès...

Je dors sur un matelas à terre ici
Ici, je dort sur un matelas à terre dans la chambre de Thiago. Ruben est un excellent cuisinier, alors j'en profites quand il est là. De plus, c'est un endroit parfait pour améliorer mon espagnol. En effet, Ruben ne parle pas un mot d'anglais ni de français. Après seulement 5 jours, je commence à être capable de le comprendre (une fois sur quatre) et de lui répondre (je suis vraiment, mais vraiment fier de moi là). Cependant, il m'en reste encore beaucoup à apprendre. Je passe la plupart de mes soirées sur des sites d'espagnol (www.espagnolfacile.com) afin d'améliorer mon vocabulaire et apprendre les temps de verbe. 


Le bout du monde
De la crème glacée!!!
Du Dulce de Leche sur un muffin :P
Ils m'ont fait visiter le bout de la route d'Ushuaia, d'où on peut voir l'océan Antarctique et les montagnes du Chili et goûter à la délicieuse crème glacée Argentine et au Dulce de Lechee. Le Dulce de Leche, ou confiture de lait en français, c'est un caramel délicieux qu'ils utilisent sur la plupart de leurs desserts. C'est délicieux au point que j'en mets sur mes toasts à tous les matins. D'après moi, c'est leur équivalent de notre sirop d'érable. J'en ramenerai quelques pots dans mes bagages.

De plus, les matins Ruben me reconduis au centre-ville pour que je puisse prendre l'autobus qui m'amène à Cerro Castor. Malheureusement, Ruben est un très mauvais conducteur...

Pour ce qui est du snowboard, je continue à en faire presqu'à tous les jours. J'ai eu droit à de très jolies conditions: de la neige molle, de la poudreuse fraîche et même une journée bien québécoise à -20°C, parfaite pour le parc et les virages coupés. J'y ai rencontré d'autres gens bien sympatiques avec qui rider et peut-être avec qui sortir le soir plus tard dans la semaine. Un matin j'ai aussi rencontré un couple de Suisses dans les bus. Enfin, du français!!! Ils faisaient un grand tour de l'Argentine et étaient de passage pour quelques jours à Ushuaia pour visiter le parc national et faire un peu de ski.
J'ai aussi tenté d'obtenir un travail en tant qu'instructeur de snowboard, cependant mon espagnol n'était pas assez à point pour être utile: la plupart des clients parlent portugais et espagnol. Malheureusement, Cerro Castor reçoit très peu de touristes européens et nord-américains à cause de son éloignement. Cependant, cette petite recherche d'emploi m'a permis de parler à plusieurs instructeurs de ski du coin. J'ai appris que la plupart vivaient dans les auberges de jeunesse et prenaient les bus à tous les matins comme moi. De plus, j'en ai rencontré quelques-uns qui pratiquaient le ski hors-piste dans le "backcountry", c'est-à-dire dans les pistes qui ne sont pas desservies par les remontées mécaniques. Ce sera une expérience à essayer (de préférence plusieurs fois) cette été (ou hiver, je ne sais plus comment appeler ma situation).

Ce qui s'en vient? Je prévois rester encore une dizaine de jours à Ushuaia. Il y a une compétition le 22 juillet à laquelle je compte participer. De plus, avec Ruben et Thiago nous prévoyons visiter le parc national avant mon départ. Ensuite, je prendrai le bus pour Bariloche pour une ou deux semaines, puis Las Lenas pour une semaine, pour enfin terminer ma course où elle a commencée, à Buenos Aires.

dimanche 8 juillet 2012

El Fin del Mundo


Ça y est, j'y suis : Ushuaia. Le Bout du Monde. El Fin del Mundo. Car c'est bien sûr la ville la plus au sud de la planète. Cependant, y arriver ne fut pas de tout repos...

J’ai failli manquer mon avion. J’avais pris le métro pour me rendre jusqu’au terminus de Retiro, à 15 minutes en bus de l’aéroport Jorges Newberry, un plus petits aéroports pour les vols intérieurs. Je vous ai déjà dit que le système de bus était un enfer? J’ai passé 30 minutes à chercher l’arrêt de bus numéro 45 en direction de l’aéroport. Face à mon échec, je me suis encore retourné vers un taxi. J’ai été chanceux d’en trouver un de type « wagon » où j’avais assez de place pour transporter ma planche. Les pauvres Fiat habituelles n’auraient eu aucune chance…
L’aéroport était bondé et il ne me restait que 50 minutes avant le décollage. J’ai couru jusqu’au check-in, faisant trébucher plusieurs personnes avec mon snowboard par accident. « Lo siento! », « Disculpa! », « Permisso! » Je balançais ces excuses au hasard pour ne pas avoir l’air trop brusque.
Finalement arrivé au terminal, j’ai été agréablement surpris de ne pas avoir à payer de surplus pour les baggages. Je devrais revérifier le site web: peut-être qu’il y a une exception pour les vols en direction des centres de ski. Une fois les bagages remis, j’ai couru vers la porte 3, qui est en fait un bus nous conduisant jusqu’au bon avion sur la piste.
On commence à voir les Andes depuis l'avion :)
5 minutes plus tard, j’entends « El pasajero Larrrribe. Pasajero Larrribe? ». « Si? ». « The police thinks there is something illegal in your baggages, follow me ». Shit… J’espère que c’est rien et que je ne vais pas manquer mon autobus pour ça. Finalement, tout ça ce n'était qu'à cause de mes barres tendres qui avaient une allure suspecte au rayon-X. Ouf. Retour à l’avion, décollage, on est parti!
Dans l’avion, je souris. Ils font passer les Gags Juste pour Rire à l’écran. Je ne savais pas que c’était populaire jusqu’ici. C’est très drôle de reconnaître certaines rues de Montréal et les voitures du SPVM dans une émission à l’autre bout du monde.

Une rue d'Ushuaia
À l'auberge de jeunesse, ma chambre ressemble presqu'à l'hôtel!
15 minutes avant l'atterissage. On commencait à voir les montagnes, toutes couvertes de neige. J'ai pris des photos malgré l'interdiction d'utiliser les appareils électroniques durant l'atterrissage (que je suis rebelle!). L'aéroport est un des plus jolies qu'il m'eut été donné la chance de voir, avec plusieurs poutres en bois rond et autres décorations lui donnant une allure de chalet de ski. Un taxi, fourni gratuitement avec ma réservation à l'Auberge de Jeunesse, m'a conduit jusqu'à Ushuaia. Ça ressemble à une jolie petite ville côtière. Beaucoup de petites maisons, de chalets, de bâteaux de pêcheurs et d'établissements touristiques. Il y a même un casino! Je suis arrivée à Los Cormoranes, une jolie Auberge de Jeunesse du réseau HI hostels (hosteling international). Pour 70 pesos par jour (environ 16$), j'ai droit un lit confortable dans une chambre à trois lits simples avec une toilette privée. C'est presque comme à l'hôtel! Si je ne me trouves pas d'appartement, j'envisage sérieusement d'y vivre pour le prochain mois : ça revient à environ 500$, ce qui est raisonnable pour un appartement. Cependant, je dois absolument me trouver un amis avec un voiture: 15$ par jour pour le bus, ça commence être cher payé.
Je auis allé prendre une petite marche pour faire l'épicerie. Les fruits et légumes sont passés date, une chance que j'ai amené des multi-vitamines pour compenser! Je me suis donc acheté des trucs pour faire des sandwichs, des hot-dogs et des pâtes.
Le soir, petit tuning de snowboard: j'ai enlevé l'excédent de cire laissé pour protéger la base et les carres durant le transport.

Instructor de canada ;)
Le lendemain, j'arrives en courant dans le bus. Il est arrivé à 8h45 alors que la dame m'avais qu'il serait là vers 9h... J'ai enfilé mis mon stock de snow aussi rapidement!
Cerro Castor, le centre de ski local, est à environ 25 km. Arrivé là, je demande à la billeterie s'ils possèdent des rabais pour les moniteurs de ski. Après s'être informé, on me répond que oui: gratuit la première journée, puis prix des résidents d'Ushuaia par la suite. Nice! On me donne mon billet pour la journée. Dessus, il est écrit "instructor de canada". Ça me fait rire. 
La première remontée!

Première remontée. Cerro Castor est le plus jeune centre de ski de l'Argentine, il est donc très moderne: les portillons devant les télésièges me laissent passer automatiquement dès qu'ils détectent mon billet. Durant la remontée, je ne peux que m'émerveiller devant les magnifiques paysages: des montagnes et de la neige à perte de vue! On peut observer quelques anciens corridors d'avalanches sur les sommets environnants, mais pas d'avalanche récente. Je prend quelques photos et je sort ma caméra GoPro de mon sac pour l'installer sur mon casque. Merde! j'ai oublié de la recharger avant de partir! Les vidéos ce sera pour demain alors.
Il faut deux télésièges pour atteindre le sommet situé à une altitude de 1057 mètre: un dénivelé de 772 m. La base du mont étant très près du niveau de la mer, la première moitié est recouverte d'arbres, ce qu'on ne trouve pas dans les autres monts de ski dans les Andes.

La carte de Cerro Castor
Le paysage est tout simplement grandiose

Première descente. Je décides de m'aventurer dans la grande étendue de neige blanche qui fait sont aiguicheuse devant moi. Fuck les pistes damées, je suis pas venu pour ça! La neige a une consistance très solide. C'est de la poudreuse, mais compactée par des jours et des nuits de vents puissants. C'est la première fois que je ski ce type de neige, on n'en trouve pas au Québec. C'est comme un mélange de piste damée et de poudreuse : la neige est très dure, mais naturelle et sans traces de descentes précédentes. Ma planche s'enfonce d'à quelques centimètre. Je dois l'avouer, ce nouveau type de neige auquel je n'étais pas habitué m'a fait chuter dans les premiers 100 m de descente. Après un moment, je m'habitue: j'adore.
À la mi-montagne, les arbres commencent à apparaître et je décide d'entrer dans les sous-bois. Ici je suis en terrain connu : de la grosse poudreuse, légère à souhait, comme dans les sous-bois au Québec! On se croirait au Valinouët après une tempête de neige, sauf qu'ici les sous-bois ne sois pas aménagés: les arbres sont naturellement espacés.
Après deux descentes, je décides d'aller faire un tour dans le snowpark. Devant moi, se tiennent quatre magnifiques sauts, parfaitement découpés, près à m'accueillir. À la fin de la descente, le sourire me fend jusqu'aux oreilles!
Une descente avec Emanuel
En remontant dans le télésiège, je fais la connaissance d'Emanuel, un Argentin de Rio Grande qui passe souvent ses fins de semaines à Cerro Castor. Nous faisons quelques descentes ensembles. Malgré le fait qu'il ne parle pas anglais, on se comprend très bien: la passion pour le snowboard, c'est universel.
Il me présente à ses amis et ensemble nous passons la journée à déchirer le park et les pistes de poudreuse au sommet. Connaissant la montagne comme sa poche, il me montre plusieurs passages peu connus.
C'est super, je sais que je me suis fait un ami avec une voiture à qui je vais pouvoir têter des lifts de temps en temps. De plus, il connait peut-être des gens chez qui je peux loger.
Après une super descente, j'observe nos traces
De retour à l'auberge, je suis épuisé, raqué, fini, mort. Les cuisse me chauffent, mon dos élance et mon cou m'en veut. Pas grave, je suis heureux. Après souper, je recharge ma GoPro tout en cherchant Emanuel sur facebook. Il doit y en avoir 200... Heureusement, j'en vois un avec un photo de lui en snowboard avec un manteau très similaire. J'attend toujours qu'il accepte la demande... Bon, ben ça l'air que je vais devoir reprendre le bus demain! Au pire, je le croiserai dans le park. Sur ce, je vais me coucher, car une autre journée de fou m'attend demain!

samedi 7 juillet 2012

Pickpocket


Je suis dans métro à moitié endormi. Il doit être environ sept heures du soir. Je le prends à chaque jour depuis la résidence de Gustavo pour aller visiter les sites historiques de Buenos Aires. Les métros sont très pratiques à Buenos Aires; peu dispendieux (environ 2.50 pesos, soit un peu plus de 50 sous) et couvrant très bien la ville. Ce soir cependant, c’est plein et il fait vraiment chaud avec mon manteau d’hiver. Je mets mes mains dans mes poches de manteau par automatisme. C’est bizarre… Où est mon appareil-photo? TAB****K
Pourtant je me rappelle l’avoir utilisé juste avant d’entrer dans le métro. Je me suis servi pour me retrouver, car j’ai photographié la carte de Buenos Aires. C’est un petit truc pratique que j’ai découvert. Beaucoup plus pratique que de sortir mon Lonely Planet ou mes cartes de mon sac à dos. En plus, t’as l’air moins perdu. Ça peut aussi se faire avec un cellulaire pour ne pas du tout avoir l’air touriste.
Mais bon, quelqu’un a du profiter de ma somnolence pour subtiliser l’appareil de ma poche de manteau laissée ouverte. Je vais refermer le zipper la prochaine fois : j’ai retenu ma leçon.
Je crois que ce qui me fâche le plus dans tout ça, c’est de perdre les photos que j’avais prises. Plus de 200 photos prises pendant 2 jours à marcher de 5 à 7 heures par jour jusqu’à en avoir mal aux genoux. Cr***…

Regardez où vous mettez les pieds, il est facile de trébucher
Une chance, j’avais pris les photos les plus importantes lors de la première journée. Première chose que j'ai remarqué en sortant de chez Gustavo : toujours regarder où on met les pieds. Les gens ne remassent pas les crottes de leur chien et les trottoirs en dalle sont souvent inégaux et il est facile d'y trébucher. J’ai commencé par visiter le cartier San Telmo, un très vieux cartier de la ville rempli d’histoire et de bâtiments antiques. On y trouve aussi un grand marché intérieur avec plusieurs boutiques d’antiquités. C’était une journée pluvieuse et froide. Plus tard, n’ayant pas encore déjeuné, j’ai pris une pause dans le seul restaurant qui me disait quelque chose : un restaurant de crêpes. En commandant, je me suis vite rendu compte que le propriétaire était Français. Ah, quel soulagement de pouvoir parler français après tous ces maux de têtes pour tenter de me faire comprendre en espagnol! Il m’a parlé d’une rencontre mensuelle entre les Français de Buenos Aires qui aurait justement lieu le lendemain soir. Parfait, ça va me faire du bien de prendre une bière ou deux (ou plus encore) avec eux!
San Telmo

Marché intérieur à San Telmo




Après une délicieuse crêpe au Dulce de Leche et une joyeuse conversation à propos de la souveraineté du Québec, j’ai repris ma marche vers la Plaza de Mayo. C’est un petit parc historique ou se tenaient souvent les discours du président et les manifestations du peuple. Au alentours, on y trouve plusieurs monuments historiques : Banco de la Nacion, Casa Rosada et Cathedral Metropolitana. J’ai visité la cathédrale, magnifique en son architecture et richement décorée. À l’intérieur, on retrouve la tombe du General José de San Martin, un des héros les plus vénéré de l’Argentine pour son rôle dans l’indépendance de l’Argentine avec l’Espagne. J’ai aussi pris quelques photos de la Casa Rosada, la « Maison Rose », contenant les bureaux de la présidente. Historiquement, c’est depuis les balcons de la Casa Rosada que furent prononcés plusieurs discours enflammés par les politiciens du passé. J’ai ensuite visité le Museo del Bicentenario, situé derrière la Casa Rosada, afin d’en apprendre un peu plus sur l’histoire. Malheureusement pour moi, tout était en espagnol… Je vous laisserai soin d’aller visiter la page wikipedia de l’Argentine par vous même si vous voulez en savoir plus sur son histoire: Je ne crois pas être la bonne personne pour ça.
Plaza de Mayo


Casa Rosada
Cathedral Metropolitano
 

Museo del Bicentenario

Calle Florida
 Marchant vers le Nord, je suis entré dans le Microcentro, le cartier des affaires contenant la rue Florida, une grande rue piétonne remplie de boutiques, centres d’achats et marchés au puces en tout genre. J’ai fait quelques emplettes : un ceinture, une gourde pour faire du Mate (genre de thé très populaire en Amérique du Sud), des cartes postales et des lunettes de soleil de contrefaçon, ayant oublié les miennes à Chicoutimi. Pour le dîner, j’ai suivi les conseils du Lonely Planet qui recommendait une petite cantine pour goûter à de la parrillada pour pas cher. J’ai eu beaucoup de difficulté à la trouver, c’était vraiment petit. Pour 70 pesos (environ 15$), j’ai eu droit à une énorme assiette, sur un réchaud, remplie de différentes coupes de viandes de bœuf. C’était extrêmement juteux et goûteux : du paradis dans ma bouche. 100X meilleur que n’importe quel BBQ. Si vous allez en Argentine, c’est le plat que vous devez essayer. N’ayez pas peur de certains morceaux qui ont l’air peu appétissants (notamment des bouts d’intestins et des saucisses vraiment bizarres) : ils sont délicieux!
Parrillada
Au retour, j’ai traversé l’Avenida 9 de Julio, une des plus larges rues du monde (110 m de largeur) et photographié l’Obélisque de 67 m. Il est a noter que le 9 juillet est la fête de l'indépendance de l'Argentine. J’ai ensuite passé devant plusieurs autres monuments historiques avant de terminer ma course au parc de San Martin, après plus de 7 heures de marche. Arrivé à la maison, j’ai téléchargé les photos de ma caméra sur l’ordinateur.

Obélisque
Avenida 9 de Julio
Parc San Martin
Vue depuis le parc San Martin
La deuxième et la troisième journée, j’ai visité les cartiers de Recoleta et Palermo. Contrairement à mardi, j’ai eu droit au soleil, mais accompagné de températures plus beaucoup plus froides : entre 0 et 10°C en moyenne. Hey! On se croirait presqu’en été à Chicoutimi! Recoleta et Palermo sont des cartiers de la classe moyenne et riche. Les maisons et condos y sont très jolis, il y a une énorme piste cyclable et des parcs et de la verdure à en rendre jalouse la ville de Sherbrooke. J’y ai visité le Jardín Botanica et le Jardín Zooligica. Le jardin botanique était gratuit et remplis de chats et statues de personnages historiques. Ça valait le détour. Le Zoo cependant fut un gaspillage de mes 50 pesos. En hiver, plus de la moitié des animaux étaient manquants et ceux qui restaient étaient enfermés dans de très petites cages et semblaient très peu joyeux. Si vous voulez voir un zoo, tenez-vous-en au Zoo de Granby, sérieusement…
Le soir, je suis allé voir les Français de Buenos Aires qui se rencontraient dans un bar très bien caché à l'autre bout de la ville. Ça fait du bien de chasser le mal de tête qui te pogne après 3 jours à tenter de te faire comprendre en espagnol et en anglais… J’ai rencontrés plusieurs personnes avec qui je pourrai faire la fête lors de mon retour à Buenos Aires avant mon départ final. Ce fut une jolie petite soirée bien tranquille, à boire quelques bières avec du bon monde et manger des Quesedillas. Le retour fut un peu compliqué cependant. Les métros ferment tôt et le système de bus, détenant le record du plus grand nombre de lignes de bus par habitant (selon Gustavo), est un vrai enfer à utiliser. Après avoir attendu plus d’une heure pour ma ligne, j’ai finalement décidé de prendre un taxi. Tout de même, un taxi à 80 pesos contre un bus à 1.50 pesos, j’aurais préféré la deuxième option…
La troisième journée, j’ai repris ma longue marche dans le cartier Palermo et visité le Jardín Japonés et le Museo Nacional de Bellas Artes. Au Jardín Japonés, pour 15 pesos vous pouvez observer de très jolis arrangements, des bonzaï et des gros poissons Japonais. Le classique Japonais quoi! Ils font aussi de délicieux sushis pour environ 100 pesos (20$). Bon, vous me direz que pour quelqu’un qui vient visiter l’Argentine pour apprendre l’espagnol, c’est assez peu orthodoxe d’aller visiter un jardin Japonais, mais je vous répondrai que j’ai bien le droit de visiter ce que je veux, nananère! Au musée des Beaux-Arts, j’ai pu observer des œuvres de Van Gogh, Renoir, Monet, Gaughin et autre. Ok, je dois avouer, c’est vraiment pas mon truc… J’ai tenté d’avoir l’air connaisseur, en passant un temps respectable devant chaque tableau, mais je ne savais sérieusement pas quoi regarder… Je ne faisait que rechercher des blagues cachées dans les peintures (comme un pickpocket visible dans une des peintures). Bon, c’est quand même très joli, mais sans base solide en art et en histoire, je ne crois pas que c’est possible d’en profiter pleinement. Heureusement pour moi, cette attraction était gratuite. J’ai aussi tenté de visiter le cimetière comme Gustavo me l’avait recommandé, mais il était déjà tard : c’était fermé.
J’ai finalement marché vers le métro, avec des douleurs intenses aux chevilles, aux genoux et au dos de ces trois jours de marche. Malheureusement pour vous, les photos de ces deux journées se sont envolées avec l’appareil à ce moment! L’important reste les souvenirs qui sont gravés dans ma mémoire de ces superbes journées. Ça, aucun pickpocket ne peux me le prendre!

Ma chambre chez Gustavo
En résumé, si on exclus ce malencontreux incident, j’ai apprécié mon séjour à Buenos Aires. C’est une magnifique ville, chargé d’histoire et avec sa personnalité bien à elle. Mon séjour chez Gustavo s’est aussi très bien passé. C’est un homme à qui on peut faire confiance, et rempli d’hospitalité. Il m’a donné beaucoup de trucs sur les activités à faire et les monuments à voir à Buenos Aires, ainsi que sur le couchsurfing en général pour mes prochains voyages. Il m’a même offert un verre d’un bon vin Argentin !

Stats de Buenos Aires:
3 050 700 d'habitants (12 925 000 d'habitants pour son agglomération)
Superficie : 203 km carrés
Nombre de lignes de bus : 144
Revenu moyen: 18 000 $US