dimanche 8 juillet 2012

El Fin del Mundo


Ça y est, j'y suis : Ushuaia. Le Bout du Monde. El Fin del Mundo. Car c'est bien sûr la ville la plus au sud de la planète. Cependant, y arriver ne fut pas de tout repos...

J’ai failli manquer mon avion. J’avais pris le métro pour me rendre jusqu’au terminus de Retiro, à 15 minutes en bus de l’aéroport Jorges Newberry, un plus petits aéroports pour les vols intérieurs. Je vous ai déjà dit que le système de bus était un enfer? J’ai passé 30 minutes à chercher l’arrêt de bus numéro 45 en direction de l’aéroport. Face à mon échec, je me suis encore retourné vers un taxi. J’ai été chanceux d’en trouver un de type « wagon » où j’avais assez de place pour transporter ma planche. Les pauvres Fiat habituelles n’auraient eu aucune chance…
L’aéroport était bondé et il ne me restait que 50 minutes avant le décollage. J’ai couru jusqu’au check-in, faisant trébucher plusieurs personnes avec mon snowboard par accident. « Lo siento! », « Disculpa! », « Permisso! » Je balançais ces excuses au hasard pour ne pas avoir l’air trop brusque.
Finalement arrivé au terminal, j’ai été agréablement surpris de ne pas avoir à payer de surplus pour les baggages. Je devrais revérifier le site web: peut-être qu’il y a une exception pour les vols en direction des centres de ski. Une fois les bagages remis, j’ai couru vers la porte 3, qui est en fait un bus nous conduisant jusqu’au bon avion sur la piste.
On commence à voir les Andes depuis l'avion :)
5 minutes plus tard, j’entends « El pasajero Larrrribe. Pasajero Larrribe? ». « Si? ». « The police thinks there is something illegal in your baggages, follow me ». Shit… J’espère que c’est rien et que je ne vais pas manquer mon autobus pour ça. Finalement, tout ça ce n'était qu'à cause de mes barres tendres qui avaient une allure suspecte au rayon-X. Ouf. Retour à l’avion, décollage, on est parti!
Dans l’avion, je souris. Ils font passer les Gags Juste pour Rire à l’écran. Je ne savais pas que c’était populaire jusqu’ici. C’est très drôle de reconnaître certaines rues de Montréal et les voitures du SPVM dans une émission à l’autre bout du monde.

Une rue d'Ushuaia
À l'auberge de jeunesse, ma chambre ressemble presqu'à l'hôtel!
15 minutes avant l'atterissage. On commencait à voir les montagnes, toutes couvertes de neige. J'ai pris des photos malgré l'interdiction d'utiliser les appareils électroniques durant l'atterrissage (que je suis rebelle!). L'aéroport est un des plus jolies qu'il m'eut été donné la chance de voir, avec plusieurs poutres en bois rond et autres décorations lui donnant une allure de chalet de ski. Un taxi, fourni gratuitement avec ma réservation à l'Auberge de Jeunesse, m'a conduit jusqu'à Ushuaia. Ça ressemble à une jolie petite ville côtière. Beaucoup de petites maisons, de chalets, de bâteaux de pêcheurs et d'établissements touristiques. Il y a même un casino! Je suis arrivée à Los Cormoranes, une jolie Auberge de Jeunesse du réseau HI hostels (hosteling international). Pour 70 pesos par jour (environ 16$), j'ai droit un lit confortable dans une chambre à trois lits simples avec une toilette privée. C'est presque comme à l'hôtel! Si je ne me trouves pas d'appartement, j'envisage sérieusement d'y vivre pour le prochain mois : ça revient à environ 500$, ce qui est raisonnable pour un appartement. Cependant, je dois absolument me trouver un amis avec un voiture: 15$ par jour pour le bus, ça commence être cher payé.
Je auis allé prendre une petite marche pour faire l'épicerie. Les fruits et légumes sont passés date, une chance que j'ai amené des multi-vitamines pour compenser! Je me suis donc acheté des trucs pour faire des sandwichs, des hot-dogs et des pâtes.
Le soir, petit tuning de snowboard: j'ai enlevé l'excédent de cire laissé pour protéger la base et les carres durant le transport.

Instructor de canada ;)
Le lendemain, j'arrives en courant dans le bus. Il est arrivé à 8h45 alors que la dame m'avais qu'il serait là vers 9h... J'ai enfilé mis mon stock de snow aussi rapidement!
Cerro Castor, le centre de ski local, est à environ 25 km. Arrivé là, je demande à la billeterie s'ils possèdent des rabais pour les moniteurs de ski. Après s'être informé, on me répond que oui: gratuit la première journée, puis prix des résidents d'Ushuaia par la suite. Nice! On me donne mon billet pour la journée. Dessus, il est écrit "instructor de canada". Ça me fait rire. 
La première remontée!

Première remontée. Cerro Castor est le plus jeune centre de ski de l'Argentine, il est donc très moderne: les portillons devant les télésièges me laissent passer automatiquement dès qu'ils détectent mon billet. Durant la remontée, je ne peux que m'émerveiller devant les magnifiques paysages: des montagnes et de la neige à perte de vue! On peut observer quelques anciens corridors d'avalanches sur les sommets environnants, mais pas d'avalanche récente. Je prend quelques photos et je sort ma caméra GoPro de mon sac pour l'installer sur mon casque. Merde! j'ai oublié de la recharger avant de partir! Les vidéos ce sera pour demain alors.
Il faut deux télésièges pour atteindre le sommet situé à une altitude de 1057 mètre: un dénivelé de 772 m. La base du mont étant très près du niveau de la mer, la première moitié est recouverte d'arbres, ce qu'on ne trouve pas dans les autres monts de ski dans les Andes.

La carte de Cerro Castor
Le paysage est tout simplement grandiose

Première descente. Je décides de m'aventurer dans la grande étendue de neige blanche qui fait sont aiguicheuse devant moi. Fuck les pistes damées, je suis pas venu pour ça! La neige a une consistance très solide. C'est de la poudreuse, mais compactée par des jours et des nuits de vents puissants. C'est la première fois que je ski ce type de neige, on n'en trouve pas au Québec. C'est comme un mélange de piste damée et de poudreuse : la neige est très dure, mais naturelle et sans traces de descentes précédentes. Ma planche s'enfonce d'à quelques centimètre. Je dois l'avouer, ce nouveau type de neige auquel je n'étais pas habitué m'a fait chuter dans les premiers 100 m de descente. Après un moment, je m'habitue: j'adore.
À la mi-montagne, les arbres commencent à apparaître et je décide d'entrer dans les sous-bois. Ici je suis en terrain connu : de la grosse poudreuse, légère à souhait, comme dans les sous-bois au Québec! On se croirait au Valinouët après une tempête de neige, sauf qu'ici les sous-bois ne sois pas aménagés: les arbres sont naturellement espacés.
Après deux descentes, je décides d'aller faire un tour dans le snowpark. Devant moi, se tiennent quatre magnifiques sauts, parfaitement découpés, près à m'accueillir. À la fin de la descente, le sourire me fend jusqu'aux oreilles!
Une descente avec Emanuel
En remontant dans le télésiège, je fais la connaissance d'Emanuel, un Argentin de Rio Grande qui passe souvent ses fins de semaines à Cerro Castor. Nous faisons quelques descentes ensembles. Malgré le fait qu'il ne parle pas anglais, on se comprend très bien: la passion pour le snowboard, c'est universel.
Il me présente à ses amis et ensemble nous passons la journée à déchirer le park et les pistes de poudreuse au sommet. Connaissant la montagne comme sa poche, il me montre plusieurs passages peu connus.
C'est super, je sais que je me suis fait un ami avec une voiture à qui je vais pouvoir têter des lifts de temps en temps. De plus, il connait peut-être des gens chez qui je peux loger.
Après une super descente, j'observe nos traces
De retour à l'auberge, je suis épuisé, raqué, fini, mort. Les cuisse me chauffent, mon dos élance et mon cou m'en veut. Pas grave, je suis heureux. Après souper, je recharge ma GoPro tout en cherchant Emanuel sur facebook. Il doit y en avoir 200... Heureusement, j'en vois un avec un photo de lui en snowboard avec un manteau très similaire. J'attend toujours qu'il accepte la demande... Bon, ben ça l'air que je vais devoir reprendre le bus demain! Au pire, je le croiserai dans le park. Sur ce, je vais me coucher, car une autre journée de fou m'attend demain!

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